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2024-04-26 15:13
CR

La résidence numérique de Palaos : carte d’identité « miracle » et paradis fiscal ?


De plus en plus de pays se lancent dans l’attribution de résidence numérique. À son tour, Palaos se lance dans la course avec une solution qui présente de nombreuses originalités par rapport à ses concurrents.

Vous n’avez, peut-être, jamais entendu parler de Palaos, ou la République des Palaos. Courte présentation. C’est un pays de la Micronésie dans l’Océanie, pas très loin des Philippines. La population de l’archipel est d’un peu plus de 21 000 habitants sur 465 km². Les langues parlées sont le paluan et l’anglais. Le pays a gagné son indépendance des États-Unis, mais gardé des liens forts, dont la monnaie, le dollar américain. Le pays propose à de nombreux ressortissants de rester sur place jusqu’à 180 jours (voire 270 jours) par visite. Les revenus réalisés à l’étranger ne sont pas imposés localement (mais ce n’est pas dit : d’autres pays pourraient revendiquer des impôts dessus).

Le prix de l’inscription à la résidence numérique de Palaos est de 250 dollars (on peut payer pour 5 ou 10 ans d’avance avec un tarif dégressif). Le paiement peut aussi s’effectuer en Ethereum ou quelques autres cryptomonnaies (MATIC, BNB…). L’inscription se fait en ligne avec une pièce d’identité du pays d’origine ayant au moins un mois de validité et un contrôle par vidéo en ligne. C’est une société qui gère le programme, RNS (Root Name System), alors que les contrôles sont effectués par la police en Estonie. Inutile de prendre des billets d'avion pour aller récupérer la carte, elle est mise au courrier après 7 à 10 jours (sauf vers l’Iran et la Corée du Nord). Contrairement à la carte d’e-résidence d’Estonie, elle le contient pas de puce, car tout est codé numériquement à l’aide de clés dans une blockchain. Pas de solution nationale de signature numérique pour le moment. Autre différence avec la carte estonienne, une photographie du titulaire est présente et elle ressemble donc vraiment à une carte d’identité. Au point que des témoignages font état de contrôles d’aéroport passés avec succès, ainsi que l’ouverture de compte en banque ou sur des plates-formes de cryptomonnaies. Attention, ce résultat n’est pas garanti !

Pour le moment, il n’est pas possible d’ouvrir une société à distance, mais cela est prévu. De même, il est prévu de pouvoir louer un compteur électrique, car une facture d’électricité est souvent demandée ici ou là en guise de preuve de résidence. Autres services annoncés (mais qui tardent à venir) : une boite aux lettres à code postal des États-Unis avec redirection du courrier, des numéros de téléphone, des services d’assurance, du notariat numérique, etc. Certains s’inquiéteront des possibles dérives, alors que l’Estonie qui a pourtant mis en place de nombreux garde-fous a déjà servi à des activités illicites par le biais de l’e-résidence. D’ailleurs, Palaos figure déjà sur la liste des paradis fiscaux de l’Union européenne. Le business avec ses états membres sera donc très compliqué. Par contre, compte tenu de ses liens avec les États-Unis, des utilisations peuvent être envisagées avec ce pays, par exemple pour y obtenir un compte bancaire. La résidence numérique ne donne pas plus de droits de résidence sur le sol de Palaos que ceux accordés au passeport d’origine du titulaire.

Parmi les détenteurs célèbres de la résidence numérique de Palaos, on trouve l’homme d’affaires et milliardaire Tim Draper et un cofondateur d’Ethereum, Vitalik Buterin.



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